Non, ce n’est pas un récit pour me plaindre. C’est plutôt un exutoire, une façon de laisser couler un peu d’eau de ma coupe trop pleine. Et peut-être, juste peut-être, toucher un autre cœur éreinté par sa propre réalité, pour qu’il se sente moins seul.
L’entrepreneuriat : un rêve intense, une réalité aride
On va se le dire, l’entrepreneuriat, c’est un maudit beau défi. Jongler entre tous ces chapeaux — maman, conjointe, travailleuse salariée, entrepreneure, femme — avec une culpabilité constante et une instabilité émotionnelle et financière, ça gruge du cortisol en masse.
Le pire? On est tellement passionnées qu’on en oublie le reste. Les lunettes roses du début deviennent grises… et ça, ça fait mal. On commence à se demander : Où couper? Qu’est-ce que je fais mal? Est-ce que je dois mettre mes rêves de côté?
L’énergie du cœur… au détriment de l’intimité
J’y ai mis toute mon énergie, mon cœur, mon âme. Et pourtant, parfois, j’ai l’impression que tout s’effrite. La vie de couple en prend un coup, et côté sexualité, disons qu’il ne reste pas grand-chose. Il paraît que ça donne de l’énergie… mais rendu là, mon cerveau part sur la to-do list, et bang, le moment perd toute sa magie.
Maman absente, maman présente… mais vidée
Chaque week-end, je pars pour des pop-ups. Je reviens parfois heureuse, parfois en larmes, après 5 heures de route pour des ventes qui « n’ont pas valu la peine ». Mais la culpabilité, elle, est toujours là. Parce que pendant que j’étais partie vendre mes produits, je n’étais pas là. Maman n’était pas là.
Et quand je rentre, je suis vidée. Mais une mère, ça ne s’arrête pas vraiment, hein?
Le marathon des événements : adrénaline, dopamine… et épuisement
Préparer les produits, « packter » l’auto, partir à 5h, installer le kiosque, vendre avec le sourire, démonter, reconduire. C’est intense, drainant. Et le bout le plus dur? Dépaqueter en arrivant… alors que deux petits cocos crient « MAMAN EST LÀ ! »… Mais moi, je suis à sec.
Le couple mis à l’épreuve
Une chance que j’ai un chum soutenant. Mais ça reste un défi : Oui, chéri, crois en moi. Oui, ça va payer. Mais en ce moment, je suis une « gambleuse », et c’est loin d’être facile pour un couple. On a chacun nos charges mentales, nos peurs, nos doutes… et pourtant, il faut s’épauler.
L’algorithme, le cellulaire, et la culpabilité numérique
Créer du contenu, tenter de comprendre l’algorithme Insta-Facebook, répondre à la clientèle… ça se fait quand? Entre deux brassées, le soir en flattant le dos de mon plus jeune. Et je me sens coupable. Pas dans le moment présent. Sur un écran. Encore un sujet de chicane : le maudit cellulaire.
Travailler double : salariée + entrepreneure
Oui, je travaille aussi salariée. Pour faire rouler la maison, pendant que j’investis dans mon rêve. Et il faut des reins solides, parce que la pression est forte. Très forte.
Mais aussi… des rencontres qui font chaud au cœur
Dans cette tempête, il y a de la lumière. D’autres femmes, des superwomen, qui vivent exactement la même chose. Des connexions sincères, des amitiés qui réchauffent, des collaborations qui donnent du sens.
À toi, femme, maman, entrepreneure
J’espère que ces mots te mettent un petit baume sur le cœur. Que tu te sentes un peu moins seule. Parce qu’on le vit toutes, à un certain niveau. Et oui, on rock en titi.
Mais… à quel prix?